mardi 23 septembre 2014

China Metrix et les QR codes en Chine

Nous sommes à Shanghai avec Kevin der Arsalian, le responsable de la société China Metrix. China Metrix est une société qui conseille les entreprises sur leur stratégie digitale et en particulier comment maximiser leur vente via les canaux digitaux et optimiser leur influence. Il y a deux thématiques qui semblent intéressantes aujourd’hui. La première c’est la présence très forte des QRcode et ce que cela implique d’un point de vue commercial. La deuxième ce sont les codes couleurs utilisées par les Chinois notamment sur le web mais aussi dans la vie de tous les jours, qui sont très différents de l’Occident.

China Metrix


Distribution Chine : Bonjour Kevin. Les QRcode sont une thématique importante parce que cela met du temps à décoller en occident. En Chine, on y est, les gens utilisent les QRcode.

Kevin Der Arsalian: Les QRcodes sont quelques choses qui décollent absolument en Chine ; c’est-à-dire que c’est déjà implanté, c’est déjà quelque chose qui s’utilise au quotidien.
Qu’est-ce qu’un QRcode ? Un QRcode, c’est un code de dimension qui scanne avec un téléphone et qui renvoie sur un bloc de texte ou envoie sur un URL. Cela a été utilisé brièvement en Occident, dans les publicités Calvin Klein qui l’utilisait pour envoyer sur une vidéo de la marque. Mais cela n’a jamais vraiment décollé. Pour pouvoir lire un QRcode, il faut avoir le logiciel adapté sur le téléphone. Mais surtout, il faut savoir ce qu’est un QRcode et il y a une véritable éducation de marché à faire.

Distribution Chine : Effectivement, on voit dans le métro parisien, on voit un peu partout en Occident ces QRcodes, mais très peu de gens l’utilisent.

Kevin Der Arsalian : Voilà. Alors qu’en Chine, il y a une chose qui a changé la donne : c’est Weixin.
Weixin, c’est Wechat ; c’est l’équivalent de Whatsup en France. C’est un outil de communication qui permet à la fois d’écrire et de laisser des messages audio.

Kevin Der Arsalian : Mais, il faut savoir que Weixin, c’est absolument gigantesque ; c’est-à-dire cela a été lancé il y a deux ans et cela a déjà 272 millions d’utilisateurs. C’est Weixin qui est responsable, entre autres, de la mort du SMS en Chine. Les gens n’écrivent plus de SMS. Ils utilisent tout simplement Weixin. Weixin a intégré dans son logiciel un scan de code QR. Les gens ont vu apparaître des QRcodes avec Weixin et ils pouvaient les utiliser. Donc, maintenant, cette éducation de marché vis-à-vis des QRcodes est faite. Les gens savent ce que c’est, savent comment les lire et savent les utiliser.
Maintenant, il ne reste en moins que les QR codes, on ne savait pas forcément quoi en faire ; c’était pour envoyer sur une pub, pour envoyer sur une page d’informations. En Chine on a même vu des QRcodes sur des tombes qui donnaient un petit mémorial de la personne avec des photos.



Distribution Chine : Et cela marchait ce QRcode avec les tombes ?

Kevin Der Arsalian : Cela marchait. Il faut savoir qu’en Chine, il y a une fête nationale où on se retrouve pour nettoyer les tombes de ses ancêtres. Et on voyait dans les cimetières chinois tout le monde sortir son téléphone portable et scanner les tombes qui avaient un QRcode.
Mais, il y a une chose qui a véritablement permis l’explosion du QRcode en Chine, c’est les portefeuilles électroniques. Il y a deux gros portefeuilles électroniques en Chine. Il y a Tenpay et Alipay.
Alipay, c’est l’équivalent de PayPal en Chine, créé par Alibaba, ce grand groupe qui va être coté en bourse bientôt.
Tenpay, c’est le portefeuille électronique lancé par Tencent qui est notamment le créateur de Weixin.
Ces portefeuilles électroniques sont énormes en Chine pour une très simple raison ; quand le e-commerce a commencé à devenir grand en Chine, il y avait un manque de confiance. Les gens n’osaient pas utiliser Internet pour payer. Il y avait une peur de vol d’informations de cartes de crédit. Alibaba a fait un véritable coup de génie en créant ce portefeuille électronique qui pouvait se recharger, qui n’était pas forcément lié à la carte bancaire et qui était un outil de confiance. L’Internet s’est  véritablement développé autour de ces portefeuilles électroniques. Mais ce qu’on retrouve maintenant c’est que Weixin a intégré des fonctions de paiement à l’intérieur même de sa plateforme de test. On peut retrouver des produits qu’on peut acheter et notamment en utilisant les QRcodes. C’est-à-dire qu’on est maintenant dans une situation où pour payer, les gens  utilisent leurs téléphones portables, scannent un QR qui est lié à leur portefeuille électronique et paient tout simplement via leurs téléphones.

Distribution Chine : Donc, aujourd’hui, on va faire les magasins en Chine, on peut prendre son mobile, prendre une photo et payer avec le QRcode du produit.

Kevin Der Arsalian : Exactement. On voit, par exemple, les distributeurs automatiques de boissons, qui présentent un petit QRcode, qui permet de scanner et de recevoir sa boisson comme cela. Ou alors, à Pékin, on a déjà 5000 taxis qui permettent le paiement par QRcode.
Alipay, dit qu’il y a maintenant 460 000 entreprises qui permettent le paiement par QRcode. C’est absolument gigantesque.

Distribution Chine : On voit qu’il y a une révolution en marche en Chine avec les QRcodes. On dit souvent que la Chine n’innove pas. Mais là, c’est un exemple même d’innovation au moins par l’adoption.

Kevin Der Arsalian : C’est un exemple d’innovation par l’adoption et cela pose un véritable enjeu pour les entreprises et notamment nos clients car maintenant, pour une entreprise, ne pas offrir le paiement par QRcode c’est l’équivalent de ne pas offrir le paiement par carte de crédit. C’est un besoin. C’est devenu un véritable moyen de paiement fondamental en Chine.


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